La sculpture est accrochée au mur : un monde tentaculaire, un avertissement, une révélation, une vision d'une âme collective. De loin, la composition est frappante, formellement équilibrée, ludique mais contenue et gracieuse. Il attire le spectateur dans son enchevêtrement de sens, d'histoire se déroulant dans ses profondeurs et de respect découvert dans l'assortiment d'iconographies inventées. Cette sculpture a tout pour plaire : les conquêtes imaginées, le sexe et la mort, la disparition remplie d'orgueil d'un héros, le nombrilisme et l'oubli, les personnages tragiques revivant les erreurs que l'humanité continue de commettre, la quête, la vision, le guerrier, le prophète, le mystique. , l’enfant – des archétypes auxquels vous vous attachez, sur lesquels vous vous projetez, des archétypes qui jonchent l’histoire et continuent de fasciner dans différents contextes. Cette sculpture est un tout nouveau cadre pour quelque chose qui semble tout à fait trop familier. Plus le spectateur se rapproche, plus il est fasciné. Les détails complexes de l'assemblage donnent vie aux nuances du récit, et il devient clair que chacune des milliers de pièces qu'il contient a été choisie, extraite de ce vaste monde d'objets matériels et placée avec intention dans le contexte du sculpture. Bien que des milliers de décisions aient été prises pour cette seule sculpture, elles s’unissent dans une harmonie lucide et baroque. La démarche de Kris Kuksi est entièrement la sienne. Cela commence par l’étincelle d’une idée habituellement rencontrée aux petites heures du matin lorsque l’œuvre bourdonne, quelques épaves surgissant de sa riche histoire personnelle, généralement quelque chose d’iconoclaste, sérieux et chargé de paradoxe. Il en aura un aperçu et l’image se gravera dans son esprit assez longtemps pour qu’il puisse la faire exister.